Maintenant que le monde échange à travers la technologie numérique, l’impact de notre activité sur l’environnement s’est vu réduire, notamment en ce qui concerne l’utilisation de papier. Pourtant, selon The Shift Projet, la surconsommation numérique a engrené à son tour d’autres types de gaspillages. C’est pourquoi, des chercheurs ont réfléchi à une nouvelle mode d’utilisation de l’IT : la sobriété numérique. Mais que savons-nous vraiment au sujet de cette alternative ? Est-elle envisageable ?

Les pièges de la l’utilisation de l’IT

Certes, la technologie numérique permet un échange d’information virtuel et rapide. Cependant, son utilisation nécessite pas mal d’énergie. Le secteur de la technologie représente 10 % de la consommation mondiale d’électricité, soit 4 % des gaz à effet de serre sur Terre selon GreenIT.fr.

Outre les impacts de son utilisation, la technologie numérique contribue à l’augmentation de déchets environnementaux. Sachez que les équipements numériques sont fabriqués à partir de minerais non-renouvelables et de matériaux polluants. Ce qui fait, qu’une production accrue d’équipements électroniques risque d’accélérer la raréfaction des ressources naturelles, mais également de pourrir la biodiversité.

La sobriété numérique une réponse à la technologie numérique démesurée ?

Le seul moyen de lutter contre les impacts de la technologie numérique sur l’environnement est de limiter son développement. Toutefois, cette réponse ne peut pas être drastique, car elle reste tout de même indispensable.

Étant donné qu’il est impossible de l’abolir, il faut donc envisager une solution souple. C’est ce que propose la sobriété numérique.

Concept forgé en 2008 par l’association GreenIT.fr, la sobriété numérique désigne un mode de production et de consommation plus modéré du secteur de l’IT. Elle a pour but de concevoir un monde technologique responsable et respectueux de l’environnement.

Les solutions proposées par la sobriété numérique

Puisque le processus de pollution de la technologie numérique s’effectue à différents niveaux (fabrication, transport, distribution, utilisation), des scénarii par niveau doivent être envisagées. Voici donc les principales solutions avancées par la sobriété numérique :

• • au niveau des fabricants

La sobriété numérique compte sur les fabricants pour remplacer leurs équipements numériques en une fabrication plus écologique.

En effet, dans un souci de toujours vouloir innover, les fabricants réduisent la durée de vie d’un produit. Seulement, cette pratique augmente le nombre de déchets numériques. Ainsi, la sobriété numérique s’attend également à ce que les fabricants améliorent la longévité de leurs appareils.

• • au niveau des fournisseurs

Les fournisseurs peuvent contribuer à la réduction de la pollution numérique en employant une stratégie de vente mesurée des équipements numériques. Il faut qu’ils incluent dans leur éthique la vente d’équipements performants en matière numérique et de durabilité. En outre, ils peuvent limiter le nombre d’équipements à vendre pour déjouer la surconsommation numérique.

• • au niveau des utilisateurs

Les solutions avancées au niveau des utilisateurs consistent surtout à réduire la consommation d’énergie de leurs équipements. Et cela commence par l’adoption de comportements économes et se termine sur des bonnes pratiques sur le web.

Les enjeux et limites de cette alternative

La sobriété numérique semble être la solution adaptée pour lutter contre les pollutions numériques. Cependant, elle peine à s’inscrire dans l’agenda des gouvernements en raison des enjeux économiques et sociétaux qu’elle présente.

Les entreprises et citoyens sont plus ou moins conscients de l’impact négatif du numérique. Mais la question de l’IT est un point sensible pour beaucoup d’organisations. Moyen de développement pour certaines et produit commercial pour d’autres, l’IT occupe désormais une place qui ne peut être renversée ou être diminuée comme la sobriété numérique la propose.

Du côté des collectivités territoriales, les solutions avancées par la sobriété numérique creuseraient selon eux l’inégalité de chance des citoyens. En effet, un équipement numérique écologique et performant ne sera pas accessible dû à sa cherté.

Mais pour être franc, les enjeux présentés ne sont que d’ordre individuel. Ne soyons pas égoïste et pensons à notre chère planète, car peu importe nos besoins, nous ne pouvons pas vivre sans un environnement sain !